- CLAVELÉE
- CLAVELÉECLAVELÉEMaladie infectieuse, virulente, inoculable, contagieuse, la clavelée ou sheep-pox (poxvirose ou variole du mouton) est spéciale aux ovins et non transmissible à l’homme.Elle est due à un poxvirus spécifique (sous-genre C), ectodermotrope et de contagion directe (croûtes cutanées ou claveau), du groupe des virus vaccino-varioliques, mais différent du virus de la variole de la chèvre (goat-pox ). Elle se caractérise cliniquement par un état fébrile initial, suivi d’une éruption vésicopustuleuse sur les parties glabres de la peau et sur les muqueuses. Epidémiologiquement elle atteint un troupeau de façon rythmée par quarts, chaque phase s’accomplissant en une «lunée» de vingt-cinq jours environ. Anatomiquement elle réalise des lésions cutanéo-muqueuses et pulmonaires, avec des inclusions oxyphiles (corps de Borrel-Bosc) dans le cytoplasme des cellules infectées. Les termes de clavelée (clavus = clouté), de variole (varius = tacheté), de picote (piqueté) évoquant les lésions indélébiles séquellaires, semblables à celles de la variole humaine.L’aire de répartition géographique de la clavelée, autrefois très largement répandue sous une forme grave, en particulier en Europe centrale, s’est restreinte au pourtour méditerranéen, surtout au Proche-Orient et au Maghreb, d’où elle menace la France et l’Europe dans les ports d’importation du bétail. Généralement assez bénigne, sauf chez les agneaux et les brebis gestantes, elle doit être distinguée de la gale sarcoptique, de la fièvre aphteuse et de l’ecthyma, autre poxvirus ovin (sous-genre C). La facilité de son diagnostic clinique rend exceptionnel le recours au laboratoire (séroneutralisation sur néphrocytes primaires ovins). Réputée contagieuse en France, la maladie est combattue par des mesures sanitaires, surtout défensives, portuaires, et, en pays d’enzootie, par des vaccins inactivés et adjuvés. La clavelée présente enfin un intérêt historique en raison de la découverte par Pourquier, en 1885, de l’allergie chez le mouton claveleux, confirmée, en 1903 par von Pirquet dans la variole-vaccine humaine.• 1460; clavel 1379; bas lat. clavellus, de clavus « clou »♦ Maladie contagieuse virale qui atteint spécialement les ovins, appelée aussi variole du mouton.Synonymes :- claveau⇒CLAVELÉE, subst. fém.ART VÉTÉR. Maladie éruptive et contagieuse des Ovidés, due à un virus filtrant (cf. claveau1). Mourir de la clavelée (REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 315) :• À force de prouver trop de choses, la statistique a fini par ne rien prouver. Donc, d'après la statistique, science infaillible, il se trouve que dans un troupeau qui comptait quatre-vingt-deux bêtes attaquées de la clavelée, l'acide prussique, administré à temps, en a sauvé quatre-vingt-trois.REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842 p. 317.Prononc. et Orth. :[klavle]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1464 subst. clavelee « maladie des moutons, claveau » (Maistre Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 1098); 2. 1546 adj. (RABELAIS, Tiers Livre, chap. XXII, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 2, p. 111; haeretique clavelé); mot répertorié par les dict. dep. COTGR. 1611 au sens de « atteint du claveau ». Dér. de l'a. fr. clavel (claveau1); suff. -ée, -é; 2 qui ne semble attesté que p. réf. à Rabelais reste obscur (cf. A. Lefranc, éd. des œuvres de Rabelais, t. 5, Paris, 1931, p. 172). Fréq. abs. littér. :15. Bbg. LEW. 1960, p. 84.clavelée [klavle] n. f.ÉTYM. V. 1460; clavel, 1379; du bas lat. clavellus, de clavus « clou », et suff. -ée.❖♦ Maladie contagieuse, due à un virus filtrant et qui atteint spécialement les ovidés. (On dit aussi claveau). ⇒ Épizootie. || La clavelée est caractérisée par une éruption de pustules sur la peau et les muqueuses. || La clavelée est appelée aussi variole du mouton. || Inoculer la clavelée. ⇒ Claveliser.❖DÉR. V. Claveliser.HOM. Clavelé (V. Claveleux).
Encyclopédie Universelle. 2012.